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Post by alwena on Sept 10, 2017 11:27:49 GMT 1
bonjour
je suis en questionnement sur le fait d'avoir un suivi gynécologique je me dis que peut être oui en discutant avec une amie (cis) nous étions partagées
merci de m'éclairer bises
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Post by EwieFairy on Sept 10, 2017 11:39:03 GMT 1
Coucou, l'important c'est de trouver un•e gynéco qui soit trans-friendly et ce n'est pas facile. Ensuite que peut faire un•e gynéco pour une personne trans ayant eu une vaginoplastie ?
Tous les suivis habituels pour une personne ayant un vagin de naissance ne sont pas nécessaires : la contraception, le frotti, etc... C'est utile seulement pour les personnes ayant un utérus. Ce serait valable pour des personnes trans ayant eu une vaginoplastie et une greffe d'utérus par exemple*. Mais l'intérêt d'un suivi gynéco est déplacé sur la surveillance des potentielles MST/IST en cas de démangeaisons/boutons/écoulements importants, du dépistage, du renouvellement du THS et du suivi post-op général.
La plupart des gynéco ne s'y connaissent pas mais si vous en trouvez un•e qui est motivé•e alors ça peut aider et rassurer. Cependant ce n'est pas obligatoire pour un bon rétablissement et une vie sexuelle satisfaisante, cela peut aider à condition d'avoir affaire à une personne qui n'est pas maltraitante.
Personnellement je suis suivie au planning familial de Rennes (35) et tout se passe très bien. La résolution progressive de mes problèmes post-op a commencé par là, j'ai eu des noms de médecins et de l'aide. Mais un généraliste peut aussi faire le même travail si vous en avez un en qui vous avez confiance. C'est conseillé pour être sûre que le post-op se passe bien et qu'aucun problème n'apparaisse dans le futur.
* : c'est encore expérimental et donc sujet à vérification.
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Post by Mohini on Sept 10, 2017 11:51:30 GMT 1
Coucou les filles,
OUI un gynéco est indispensable mais pas simplement pour l'aspect du néo-vagin...
La greffe d'utérus n'est pas envisageable pour l'instant car sans compter les problèmes de compatibilité tissulaire, un utérus greffé ne sera pas fonctionnel pour une grossesse (problème d'immunité locale que l'on ne contrôle pas au jour d'aujourd'hui)... et si c'est juste pour le plaisir d'avoir des règles comme les femmes cis, je n'en vois pas l'intérêt puisque les femmes cis sont bien plus contentes en étant en aménorrhée qu'en ayant des périodes menstruelles...
Il y a un point essentiel qui n'a pas été abordé : l'examen sénologique = en effet, le THS bien dosé en E2 pourrait être un inducteur de cancer du sein... Pour l'instant aucune étude n'a été réalisée en terme de suivi chez les femmes trans... Mais c'est un point à ne pas négliger du tout en terme de suivi gynécologique
De plus pour les femmes trans même opérées, il faut maintenir aussi la surveillance de la prostate (seul cas où l'on réalise un dosage du PSA - marqueur tissulaire de la prostate - chez une femme!) et dans ce cas c'est le domaine du généraliste et/ou de l'urologue
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Post by Kurara on Sept 10, 2017 12:02:19 GMT 1
Les greffes d'utérus ont réussi (avec grossesse arrivée à terme) récemment, en europe du nord, et les personnes qui les ont faites ont dit qu'à priori ce serait possible pour les personnes trans assez vite. Donc il faut s'attendre à voir ça arriver dans les 20 prochaines années j'imagine.
La gynéco peut surveiller le bon développement du néo-vagin, la progression de l'histologie des tissus, les éventuels problèmes tissulaires ou locaux, les infection, renseigner sur la pilosité interne, etc.
Bref moi si j'en avais une compétente et trans-friendly j'irais la voir.
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Post by Kurara on Sept 10, 2017 12:03:39 GMT 1
(je déplace ce sujet dans "discussions générales" où il aura plus sa place, en public, que sur le forum privé de référencement des praticiens)
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Post by Mohini on Sept 10, 2017 12:22:34 GMT 1
Sur le principe de la réussite des greffes utérines et de grossesses menées à terme, je suis d'accord
MAIS : une greffe tissulaire nécessite un traitement immunosuppresseur souvent assez lourd... Si j'étais opérée en terme de CRS avec greffe utérine et si je devais porter mon futur enfant, je ne serai pas encline à ce que cet enfant baigne dans un liquide amniotique imprégné d'immunosuppresseurs avec le risque que lui naisse immunodéprimé et donc plus sensible à toutes les infections qui peuvent traîner... Dans mon cursus médical j'ai été externe puis interne dans le secteur de greffe rénale et j'ai vu les effets d'une immunosuppression à vie sur les greffés (infections / tumeurs)
Sur un plan médical, ceci est mon avis personnel et n'engage que moi bien entendu. Une greffe utérine ne concerne pas que la femme mais aussi le futur enfant que l'utérus est capable d'accueillir.
Sur un plan cette fois-ci juridique, je ne sais pas si une filiation (par une grossesse) est possible après un CEC (changement d'état civil) en terme d'état civil.
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Post by alwena on Sept 11, 2017 15:31:23 GMT 1
coucou les filles
c'est finalement un vrai débat que j'ai lancé dans lequel un sujet qui m'a longtemps travailler l'esprit ressurgis : avoir un enfant
j'ai été profondément boulversée lorsque je me suis avoué à moi-même que je ne serai jamais enceinte parce que pas d'utérus et en + que je serai ménopausée l'aspect age est extrémement important car je pense que bcp d'entre nous en ont rèvé d'un enfant mais de par l'expérience de mon frére ayant eu des enfants aprsè 50 ans avec un femme + jeune il faut aussi penser à l'enfant mes nièce et neveu ce sont entendu dire à la sortie de l'école " c'est ton grand pére ?"
c'est au travers de leur vécu que je me suis dis que ce serai un geste égoiste si cela existait
médicalement le suivi post-op est important surtout lorsque le chir ne s'inquiete de rien j'ai rdv avec ma toubib vendredi car jour et nuit j'ai bcp de douleurs et j'espère qu'elle pourra faire qq chose c'est un peu le plongeon dans le vide car c'est ma 1ere consult je ne suis avec elle que depuis mai
finalement je vais me mettre en recherche d'une bonne gynéco ( oui une car j'ai définitivent rayé les hommes de mes choix; souvent ils sont malaises avec nous )
bises les filles
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Post by Mohini on Sept 11, 2017 16:02:36 GMT 1
Bonjour Alwena, Je comprends tout à fait la notion de désir de grossesse comme toute femme Toutefois, il faut prendre en compte l'aspect médical d'une greffe utérine qui est loin d'être neutre en terme d'immunosuppression et qui pour l'instant est au stade expérimental... sans compter l'aspect juridique qui y est attaché et un aspect médical supplémentaire : notre THS peut se retourner contre nous avec le risque de cancer utérin qui est souvent plus élevé... Malheureusement pour nous, il n'y a pas de solution miracle : - si le diagnostic est fait à un âge jeune (6 ans pour moi), il faut voir si l'on peut retarder la transition médicale le temps d'avoir un enfant en mode classique (donc en étant le père de l'enfant) puis enclencher la transition. - si le diagnostic est tardif sans avoir eu d'enfants au préalable, il n'y a aucune solution possible à l'heure actuelle (du moins pour avoir un enfant biologique) A titre personnel, ce fut une très longue discussion entre mon papa, ma "maman de substitution" (qui était endocrino) et moi : j'avais opté de retarder ma transition pour pouvoir faire ma carrière médicale (ne pas oublier qu'à l'époque, la dysphorie était considérée comme maladie mentale et comme me l'avait dit papa mais surtout maman, traîner l'étiquette "psy" pour faire médecine serait impossible) et aussi pour avoir un enfant biologique... Mais en acceptant ce marché avec mes parents, j'ai dû en payer la contrepartie pendant un quart de siècle (26 ans pour être précise) en vivant en mode masculin (et encore papa avait atténué considérablement les effets délétères grâce à une technique de yoga royal où il a scindé ma personnalité en 2 - 1 partie féminine et 1 partie masculine - et à mes 15 ans, je suis partie en hibernation en phase inconsciente pendant que ma partie masculine officiait à ma place et moi je voyais ma vie défiler sans que je ne puisse influer sur les choix de mon "prédécesseur" ; à mon réveil le jour des mes 41 ans, j'ai repris mes prérogatives et ces 26 années de sommeil m'ont endurcie même si j'étais déjà assez dure). Au fond de moi, je sais que ma transition a été peu ordinaire car j'ai eu la chance d'avoir un papa adorable compréhensif et une maman de coeur qui a été là pour moi (et avec le recul je me rends compte qu'elle a été là pour moi bien plus que je ne l'aurai imaginé...) Pour en revenir à toi, oui je pense qu'il est nécessaire d'avoir un suivi gynéco et je suis d'accord que les gynécos hommes ne savent pas toujours s'y prendre mais sont souvent plus doux et moins brutaux que leurs homologues féminins d'après le recul que j'ai pu avoir en réalisant les prélèvements vaginaux au laboratoire : beaucoup de patientes se plaignent des gynécos femmes et certaines changent même pour des gynécos hommes. D'ailleurs maintenant, certaines patientes me disent même que je suis douce pour une femme médecin (compliment que j'apprécie! ) Un bémol toutefois : ceci est valable pour les femmes cis donc je n'ai aucun recul sur les gynécos pour les femmes comme nous... (PS : désolée de m'être étalée sur ma vie privée....) Bisous
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Post by EwieFairy on Sept 11, 2017 16:09:40 GMT 1
Pour l'instant, la question d'une greffe d'utérus est encore vraiment expérimentale. Étant concernée par des problèmes post-op suite à une vaginoplastie, je me dis que ceux qui peuvent résulter d'une greffe d'utérus doivent vraiment être lourds sans parler de grossesse. Si je souhaite avoir un/des enfant•s, j'attends surtout de voir comment évoluent les choses. J'attendrai aussi d'avoir un•e partenaire pour me lancer dans cette aventure.
Quant à l'âge, il y a déjà les problèmes liés à une potentielle grossesse à un âge avancé bien sûr mais je pense que les difficultés sociales dûes à l'âge n'en sont pas nécessairement, cela dépend de notre propre positionnement.
Les chirurgiens s'inquiètent rarement de quoi que ce soit sauf quand on a mis la maille sur la table. Il existe de nombreux traitements, j'en ai suivi beaucoup... Celui qui a eu le plus d'effet a été le temps mais la mésothérapie peut aider également pour les douleurs liées au nerfs, cela dépend des personnes... Je comprends ton choix de préférer les doctoresses mais j'ai rencontré aussi beaucoup de docteurs qui étaient efficaces et gentils.
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Post by alwena on Sept 12, 2017 10:36:16 GMT 1
coucou les filles
qd je parlais avoir des enfants c'est étre enceinte car des enfants j'en ai 2 qui tous les deux m'ont tourné le dos (autre grand débat)
pendant mon parcours je me suis projetée dans bcp de choses dont celle-ci bien sur je savais au fond de moi que c'était du doux-délire mais mon idée générale était : etre normale ( non ce n'est pas un débat vu que normale n'existe pas ) en fait me mettais en parallèle la vie d'une femme et ce que serai la mienne + tard
bises
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Post by alwena on Sept 12, 2017 10:43:01 GMT 1
coucou EwieFairy
mon choix de préférer les femmes dans le médical est venu qd dans les yeux d'un endocrino j'ai lu qu'il voyait au travers de moi sa propre castrastion il ne sais pas mis les mains dans l'entrejambe mais dans sa tête c'était ça
puis est venu le fait de vivre et partager pleinement ma vie de femme autour d'autres femmes comme le dit l'expression : y'a pas photo c'est la différence entre rève et cauchemard très vite les hommes deviennent minuscules, étriqués, sans intéret alors quand il s'agit de me livrer ou bien montrer mon sexe : non merci
le seul à qui j'ai été obligée de faire confiance à tort est le chirugien
bises
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Post by Mohini on Sept 12, 2017 16:00:25 GMT 1
Coucou Alwena,
je te comprends pour le fait que tu ailles plus facilement vers d'autres femmes... Pour moi je te dirai que j'ai tendance à devenir misanthrope avec le temps : mes ex féminines m'ont assez régulièrement pourri la vie. Bien que l'une d'entre elles soit restée mon amie, même avec elle j'ai du mal à supporter pour te dire...
Je ne suis pas gynophobe mais dans mon milieu professionnel, je me rends compte que je suis bien plus féminine que des femmes cis, ce qui engendre plus de la jalousie. Quelques exemples : une fois j'ai eu droit à une réflexion de la part d'une laborantine qui m'a dit que ce n'était pas juste que j'ai plus de poitrine qu'elle alors qu'elle, elle est une femme biologique. Mon style classique de tenue vestimentaire que j'ai calqué de ma maman de substitution (toujours jupes et escarpins, jamais de pantalons ni de jeans ni de shorts) entraîne plus de la jalousie de la part de la gente féminine.
Pour les hommes je reste effectivement prudente car beaucoup d'hommes fantasment sur les femmes trans (plus encore si elles sont non opérées de par leur corps "hybride"). Moi j'ai mon chéri et il me suffit amplement (on se connait aussi depuis notre enfance et nous avons un passé médical commun ce qui simplifie les choses) même s'il a des soucis de santé actuellement et qu'il est loin de moi
Bisous
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Post by alwena on Sept 13, 2017 7:35:02 GMT 1
salut (ca change) mohini
j'ai eu droit aussi aux mauvais regards de jalousie de femme bio certainement parce que nous mettons notre féminité en avant et aussi parce que nous ne nous posons pas vraiment bcp de question sur ça
tout au moins je l'imagine de par mon expérience comme je le dis parfois "je n'ai plus de poussière même dans les petits coins de mon cerveau" et cela fait que nous sommes à l'aise
alors qu'en consult chez les spécialistes j'entends "vous savez les femmes en général...." avec le sous entendu de baisser la voilure car elles ont le complexe de ceci ou cela et que nous devrions en avoir par solidarité et se martyriser l'esprit avec : trop grosse trop maigre trop grande trop petite etc etc c'est étonnant car en plus cela pré-suppose que l'on se plaigne alors que je n'ai jamais pleunicher sur mon sort
étonnant non ?......
petit vécu : à la chorale il y en a une qui ne m'aimes pas car elle pense que je vais lui piquer son mec lui aussi à la chorale alors qu'il ne fait qu'être aimable avec moi bien que pas encore 'officiel' car je n'ai pas testé les hommes je suis plutot lesbienne
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fluorine
Senpai
[Genre] F très atypique
[THS] 2017 aout - semi sauvage ( suivi par medecin )
[CRS] En attente
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Post by fluorine on Oct 6, 2018 11:19:47 GMT 1
Hello,
Ne pas pouvoir être enceinte est un point particulièrement sensible dans nos cas. C'est ma grande frustration. La transition telle que nous la connaissons est un palliatif nous rapprochant du cas des femmes cis ne pouvant pas procréer. Certes, il y a aussi la lucidité de la responsabilité envers l'enfant à naitre. L'éthique oui, les comités d'éthique, non !
Peut être un jour la médecine permettra la génération d'un équipement féminin déviant le fonctionnement masculin "normal¨. Une exploitation des mécanismes des cellules souches ?
Une greffe selon les méthodes actuelles ou en extrapolant le futur, ne me semble pas une solution. Les anti rejets...
Chirurgicalement, il faut trouver la place, les connections et les hormones pour un utérus, plus encore lorsque le foetus se développe.
C'est un manque énorme pour moi. Il m'est arrivé de rêver que j'étais enceinte. Douleur abdominale en dormant probablement. Déception au réveil et grosse crise de larmes... Vu mon âge, même avec un miracle soudain, ce serait impensable.
Oui, nos cas entrainent des torrents de larmes. Il faudrait ériger une fois une statue à l'image du Manneken Pis ( malgré sa "mâle - formation"... ), transposée aux larmes, en mémoire des souffrances des femmes et avec une pensée particulière pour les trans.
Un.e gynéco peut être fort utile pour le suivi hormonal même sans chirurgie. C'est peut être plus efficace qu'un.e endocrino ? Un.e gyneco prescrivant un PSA ne manque pas de sel...
J'ai bien eu un moment de surprise lorsque ma toubib m'a prescrit un test de grossesse ( B-hCG ) à faire en novembre ! Bien sûr, ce test a d'autres fonctions qui peuvent être peu réjouissantes...
@sophia
Coucou
Bienvenue parmi nous. Se soutenir moralement et ne pas être seule apporte un peu de réconfort. La transition en elle même est une épreuve, le rejet des proches est une souffrance supplémentaire. Les larmes, des litres probablement.
L'incompréhension des cis est un classique avec ses dommages collatéraux de rejets.
Au moins les chats nous donnent de l'amour sans réserve. J'en ai moi aussi que j'adore. Je me sens très chatte ou parfois panthère. Très douce, mais il m'arrive, rarement, de sortir mes griffes.
Bises,
Fluorine.
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Post by alwena on Nov 2, 2018 7:56:04 GMT 1
coucou les filles la dr Christofari donne un avis tranché avec son paradigme médical de chirurgienne je pense qu'en posant la même question à une gynéco la réponse serait différente ce qui est assez fréquent en médecine car hors domaine d'expertise les médecins n'ont que des avis comparables aux nôtres et il me semble qu'il faille ne pas prêter attention à l'aura dont ils jouissent
la réputation ne fait pas l'omniscience
pour ma part je ne me pose plus la question : j'ai une gynéco qui plus est est aussi endocrino c'est d’ailleurs intéressant car elle à une vue plus complète de par mon sexe et ma biologie
bises
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