Post by fluorine on Oct 29, 2018 12:44:02 GMT 1
Hello les gazelles,
Voilà un an que j'ai débuté l'estradiol.
Bien des péripéties ont accompagné ce parcours.
D'abord, je vais vous présenter un aperçu de mon parcours.
Je n'ai jamais eu le sentiment d'être M aussi loin que je remonte dans l'enfance et même bien avant la puberté. Au mieux ( vu par les étrangers du transland ) j'étais androgyne.
Un parcours très solitaire car je ne pouvais pas me fondre dans le carcan M. Je ne cherchais pas non plus et je m’accommode fort bien de mon côté F. Cela indispose ( le mot est faible ), peu importe ! J'ai mon caractère et je ne vais pas le changer pour satisfaire des normes sociétales. Oui, je suis tête de pioche ! Oui, je tiens à ma liberté et je refuse l'oppression des normes sociétales absurdes.
À l'école, je souhaitais surtout que l'on me laisse tranquille. J'y arrivais fort bien en fournissant une solution pour les devoirs scientifiques. En échange de quoi, on me laissait souvent tranquilles, d'autant que les rétorsions étaient cuisantes avec une fausse solution qui était recopiée sans que personne ne voit le gloups. Le prof administrait alors de sales notes...
Je souhaitais aussi la tranquillité avec les profs. Les cours me ... ( censuré ). J'étais souvent plongée dans tout autre chose que le cours du moment. Ce qui n'était pas scientifique en général ne m'intéressait pas, ou alors j'étais bien au delà du niveau du cours concerné. Rétorsion parfois contre des profs ch... euh, pénibles où je sabotais les démonstrations en relevant toutes les âneries. Résultat : j'avais la paix et comme je ne faisait pas de chahut cela passait. Tout à recommencer chaque année pour dresser les profs...
Mon côté surdouée m'a beaucoup servi pour être tranquille. J'ai largement perdu mon temps avec l'école. Je savais lire et écrire bien avant. Je détestais les feuilles lignées scolaires et j'utilise le papier blanc non ligné avec l'écriture style imprimerie refusant 'scandaleusement' le style scolaire. Cela a commencé à être intéressant à l'Uni, mais j'allais souvent à des cours hors de mon cursus normal.
Je vivais dans les nuages, surnommée "princesse des nuages". J'étais très solitaire finalement tout en m'en accommodant. J'avais mon appartement durant l'Uni, faisait ma cuisine, ménage ( GRRRR ), les courses. Des promenades dans la montagne toute proche. Le neige plusieurs mois par an.
Tout cela pour illustrer mon état d'esprit très solitaire et peu disciplinée. Des avantages et des inconvénients. Cela ménage ma très grande sensibilité. Certainement aussi un impact psy lourd.
Je ne suis pas Asperger ( confirmé par mon psy ) malgré quelques traits. Surdouée, je l'ai largement démontré.
Malheureusement tout cela a été largement gâché par de très gros problèmes de migraines. Carrière en pointillé et impacts sévères sur la santé. Anorexie...
Arrive ces dernières années. 5 ans de cauchemar plus un choc psy sévère style PTSD en aout 2017.
Des migraines sévères en résultent. Beaucoup trop de médicaments avec de gros risques. Abus de triptans, mais avec la douleur comment s'abstenir ? Rebond de migraines avec l'abus des médicaments, le cercle infernal classique des migraineuses...
J'avais parfaitement conscience que j'étais en danger et qu'il fallait absolument trouver une solution. 20 kg de perdus avec l'anorexie, les nausées. J'ai frisé l'hospitalisation et j'avais perdu tout gout de vivre.
C'est alors que j'ai tenté l'estradiol contre les migraines. Cela contre tout avis médical car cela ne 'peut' pas fonctionner avec un sujet XY ( suis-je bien XY ? Pas sûre... ). Cela a fonctionné.
D'abord en 'pirate' en détournant de l'estradiol ( produit pharma normal ). Ma toubib étant au courant.
Puis recours à un psychiatre qui a reconnu mon côté trans + choc psy, a donné le feu vert pour les hormones. En fait aucune prescription de médicament par mon psychiatre et il a eu raison.
J'ai commencé officiellement l'estradiol au printemps 2018, sur prescription de ma toubib ( un peu étonnée il est vrai, mais elle a un peu l'habitude des surprises avec moi ).
Des doses lentement croissantes d'estradiol par paliers de 3 mois.
J'ai constaté qu'à chaque palier les effets se stabilisent au bout de 50 jours environ.
Le temps de formation des récepteurs aux estrogènes ou le temps de réaction pour baisser le taux de testostérone ?
Les premières faibles doses ont 'un peu' amélioré le problème des migraines.
Puis progressivement, un nette amélioration maintenant ( 2.0 mg/j estradiol en gel Estreva ).
Un impact contre les migraines, l'objectif primaire, mais aussi un impact psy contre le choc psy et en faveur de la transition MtF.
Cet impact MtF, énorme, n'était pas le but initial. Un retour en arrière serait impensable maintenant, même sans les migraines.
Compte tenu de mon haut risque de thromboses ( migraine +/- avec aura, Raynaud ) je dois faire très attention. Une thrombose risquerait de tout remettre en question. Aspirine cardio bien sûr, indispensable.
Le point noir pour le moment est le manque d'anti androgène. Le seul estradiol permet des résultats partiels sur l'axe HPG, mais cela reste boiteux.
Le CPA ( cyprotérone ac. ) ? Vu l'alerte ANSM, je crains un refus de ma toubib.
Vu l'aspect psy lourd du choc et son impact sur l'axe HPA ( et HPT ? ), j'espère malgré tout ne pas trop tarder.
Je refuse totalement finastéride ou dutasteride !
Bises,
Fluorine