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Post by alwena on Jul 8, 2018 11:08:33 GMT 1
coucou fluorine
je suis contente de te lire j'ai parfois tendance à parler de mes petites sœurs s'agissant de MtF mais je crois que tu es la plus proche de ce qu'a été mon parcours car tu parles de :
vivre dans un rêve est une évasion mais au moins l'on vit mon coté féminin est ce qui ne sauve
hyper douée, hypersensible nous avons toutes ces choses mais il me semble que nous soyons dans les mêmes niveaux
anecdote d'hypersensible j'attendais assise mon train de retour de Lyon face à moi un couple de personnes âgées sur le banc en face ma valise mal équilibrée tombe sur les genoux de la femme sans lui faire mal mais j'ai eu toutes les peines du monde pour ne pas pleurer au seul fait de l'avoir importunée
prends ton temps il ne faut pas faire les choses justes parce qu'il le faut je sent une sorte de progression au travers de tes propos
il suffit d’être confiante et déterminée le reste s"imbrique doucement comme un puzzle
bises à une princesse en recherche de bonheur qu'elle trouvera
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fluorine
Senpai
[Genre] F très atypique
[THS] 2017 aout - semi sauvage ( suivi par medecin )
[CRS] En attente
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Post by fluorine on Jul 8, 2018 12:18:21 GMT 1
Coucou alwena,
Oui. Hyper douée et hyper sensible vont ensemble à mon avis. L'intelligence est une arme de survie, très utile car nous côtoyons un milieu parfois hostile..
Je pense que c'est une conséquence de notre côté féminin. Possible que notre cerveau ait résisté à l'intoxication par la testostérone et revive dans un milieu sans testostérone.
Les crises de larmes... J'en ai souvent aussi, au point d'avoir un bromazepam dans mon sac.
Sur la route. Je préfère ne pas détailler...
Encore ces jours lorsque j'ai repêché des chatons pleurant et trempant dans une gouille d'eau suite à un gros orage. Ils vont bien depuis et la mère aussi.
Probable que ce soit lié à notre cas. Possible que la libération de l'emprise testosterone fasse un rebond.
Bises,
Fluorine, une princesse un peu mère chatte.
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Post by jeanne on Jul 12, 2018 21:53:45 GMT 1
aujourd'hui j'ai décidé d'écrire sur ce qui m'arrivait, ce qui nous arrive, et ici c'est, sans offense, au contraire, un très bon terrain d'essai...;-) Je ne me suis jamais posée la question de l'origine de ma transidentité pour la simple raison que je ne me suis jamais considérée trans et que je ne me considère toujours pas ainsi. Je suis comme tout le monde, moi, même si tout le monde n'est peut être pas comme moi. Que les autres se définissent s'ils veulent comme cis, moi je n'ai pas besoin de me définir.
Cela dit j'ai quand même très tôt compris que j'étais différente. et j'ai très tôt cherché à comprendre pourquoi. Mais je ne sais pas si c'est parce que j'avais compris en quoi j'étais différente que j'ai essayé de me cacher de cette réalité en cherchant un tas d'autres explications à ma différence ou si je ne le savais vraiment pas et que je cherchais effectivement à le comprendre.
Comme plusieurs d'entre nous ici, j'ai pas mal vécu dans les nuages, j'y ai même bien vécu, parce que même lorsque j'essayais de faire comme tous les garçons, lorsque je me suis retrouvée de facto interdite de jeux avec mes voisines, interdite de poupée et de marelle, interdite de maquillage avec ma mère, parce que un jour mon père a crié "maintenant ça suffit!" et que donc ça a suffit, sans que je ne sache ce qui suffisait ou pourquoi cela suffisait, ou le savais-je(?), je me suis lancée à corps perdu dans la bagarre, le football et les billes...
J'étais je crois très forte dans ces trois catégories, probablement parce que j'avais beaucoup à prouver ou à cacher, même si pour ce qui était de la bagarre les opinions étaient partagées dans la mesure où j'ai toujours eu beaucoup de mal à frapper les autres, et dans la bagarre cela n'aide pas beaucoup de ne pas frapper les autres, mais donc, même en m'étant jetée désespérément dans ces activités ô combien masculines (le papa de Mohini n'aurait pas dit le contraire) pour me débarrasser de mon passé de "fillette" pour reprendre l'expression de mon grand frère (dans quelle mesure un frère ne joue-t-il pas le rôle de censeur social pour se protéger lui-même du regard des autres) les garçons de mon âge devaient sentir qu'il y avait en moi quelque chose qui n'était pas comme tout le monde et je n'ai jamais vraiment réussi à me fondre dans le comme tout le monde des garçons de mon âge. Il est évident que des gamins de 10 ans sont parfois plus perspicaces qu'un psychiatre diplômé et patenté avec ou sans blouse blanche....
Donc j'avais cette sorte de passé honteux, ce passé du temps ou innocente de tout préjugé j'agissais et jouais selon mon goût véritable,et mon goût véritable était de jouer à la dinette, à la poupée avec les autres petites filles de mon âge et de danser sur les tables de mes classes de maternelle sans que mes institutrices ne me disent rien. Mes parents ne s'y opposèrent pas d'abord. Ma mère avait suivi des cours de Dolto à l'Université de Vincennes (avant qu'elle ne soit rasée), mais avec le temps commencèrent probablement à s'inquiéter et à se sentir dépassés par mon comportement, nous étions dans les années soixante-dix avec peut-être la libération sexuelle mais pas celle du genre, et finalement changèrent d'avis sur la question. La théorie c'est bien si elle ne mène pas la réalité trop loin de ses sentiers habituels. J'ai intégré l'interdit familial comme un tabou absolu et j'ai commencé à sentir ce que pesait le regard des autres. Comme j'avais expérimenté que mettre ses doigts dans le feu brulait, je venais de comprendre qu'être moi-même n'était pas une bonne idée et j'ai essayé d'enfouir ce passé qui trahissait ma nature réelle, en me comportant le plus garçonellement possible.
Malheureusement, ou inévitablement, le résultat n'était pas terrible...seulement, avec le temps j'ai réussi à oublier et à tellement l'oublier qui j'étais que je j'ai dû me mettre à chercher et à trouver un tas d'explication au fait de ne pas être comme les autres...parce que j'avais beau faire, je n'étais pas comme les autres. Heureusement, question explications possibles, j'avais l'embarras du choix. Mon père d'abord, mon père était un militant politique engagé et passionné qui avait eu la maladresse de sa marier avec une femme dont toute la famille partageait exactement et précisément les opinons politiques inverses. Et comme il ne faisait rien à moitié pour ce qui était de ne pas être comme les autres, lui aussi, il cumulait le militantisme avec le fait d'être fonctionnaire, pire encore enseignant, et il poussait même la provocation jusqu'à lire des livres. Il faisait absolument tâche dans la belle-famille constituée essentiellement de commerçants sans diplômes n'ayant jamais ouvert un livre (ce qui ne fait pas d'eux des imbéciles pour autant) et appréciant assez moyennement, attention pléonasme, les fonctionnaires....
Par conséquent avoir un papa enseignant militant politique fonctionnaire lisant en plus des livres, faisait de moi une personne différente des autres, des autres membres de ma famille. comme en plus il s'engueulait avec tout le monde dans la famille, puisqu'il ne pouvait s'empêcher de parler politique, cela faisait encore plus de moi une personne différente. vu que j'aimais beaucoup mon papa et que j'étais toujours de son coté évidemment.
Mais aussi, quand je me suis retrouvée dans sa classe (du jour au lendemain, histoire d'échapper aux voisines, aux poupées, etc j'en parlais plus haut) je suis devenue soudain une petite personne bien différente des autres élèves de la classe et même de l'école toute entière...comme j'y suis restée deux ans, j'ai eu le temps de me sentir encore moins comme les autres, surtout que les enseignants me traitaient le plus gentiment du monde, comme si j'étais de la famille, de la famille des enseignants, ou de la famille des adultes...
Une différence en cache une autre et la recouvre comme une couche de sédiment. J'ai du commencer à cette époque à me dire que si je n'étais pas comme les autres c'était tout simplement parce que j'étais plus adultes que les enfants de mon âge. rien à voir avec ma poupée. quelle poupée d'ailleurs? qui parle de poupée? oubliée la poupée. Donc c'était impeccable, j'étais différente parce que j'étais plus mûre que les enfants de mon âge. magnifique!
Cela n'a pas duré. Deux ans ont passé, mon père va enseigner au collège, et me voilà de retour dans l'école de mon quartier. J'y arrive toute nouvelle, complétement inconnue alors que j'y avais passée ma première année d'école. Et là, découverte terrible, je constate sans comprendre que les enseignants et les autres élèves me traitent comme n'importe quelle autre élève. Je le prends un peu mal, forcément, si vous vous considérez différente et que l'on se met à vous traiter comme tout le monde, vous ne pouvez que vous sentir traité injustement. Je m'étais piégée moi-même, la place dans le monde que je m'étais inventée ne cadrait plus du tout avec ma réalité quotidienne.
Je me demande si je ne suis pas en train de vous perdre et de me perdre moi-même d'ailleurs....
bref un sentiment de différence avait pris le pas sur l'autre, celui d'origine, celui réel, lié aux poupées etc...mais quand l'idée que je m'étais inventée ne coincidait plus du tout avec le réel il fallait bien essayer de trouver une autre explication. J'ai passé beaucoup de temps au cours des années suivantes, à continuer de chercher pourquoi j'étais différente, et à chercher autre chose que l'explication que ma poupée, qui depuis longtemps avait disparu, aurait pu me faire comprendre. je me posais la question sans avoir forcément envie de trouver une réponse, ou plutôt en essayant en réalité de trouver une réponse la plus honorable possible, une explication qui aurait pu me distinguer positivement des autres...j'ai toutes ces années essayé d'échapper à ce que j'étais en recherchant quelque chose qui n'existait pas...parce que en vérité, en dehors d'être une personne "trans", qu'est-ce qui me distingue des autres? probablement pas grand chose.
Donc j'avais supposé que j'étais plus mûre que les autres, mais lorsque vous vivez dans votre monde, dans un isolement relatif, cela n'aide pas à grandir et pendant que les autres murissaient au contact les uns des autres, parce qu'une bonne façon de grandir c'est le contact social de ses semblables, moi je stagnais dans une enfance rêveuse dont parfois je sortais pour aller prendre le thé avec ma mère chez une de ses amies. Il devenait de moins en moins crédible de m'imaginer plus mûre que les autres alors que de toute évidence les autres expérimentaient des choses, changeaient, muaient, évoluaient ce qui n'était pas tout à fait mon cas....
N'étant plus vraiment plus mure que les autres, j'ai réussi à me raccrocher à des élèves qui dénotaient passablement dans le milieu scolaire, des sortes de rebelles intellectuels artistes et je me suis soudain dit que finalement si j'étais différente c'était surement parce que j'étais moi une artiste ou quelque chose dans ce genre. Comme j'écrivais des poèmes et que je passais pas mal de temps à noircir des cahier de mes pensées désordonnées et troublées, cela pouvait peut-être le faire...Mais entre temps, pour compliquer la donne, la poupée a ressurgi du néant dans lequel je l'avais enfouie, et il y a eu la (re-)découverte des vêtements féminins.
J'ai encore le souvenir particulièrement précis et heureux et doux de ce premier matin où je suis allée mettre des vêtements féminins qui se trouvaient à ma portée guidée par je ne sais quelle impulsion. Je n'y avais jamais pensé et pourtant à la première occasion qui s'est présentée à moi je n'ai même pas eu à réfléchir pour le faire, c'était l'évidence même qui me tendait les bras. Évidemment, après ces moments de bien-être rares, de plénitude totale, vinrent les remords et la culpabilité et la honte. autant de sentiments d'autant plus lourds à porter que malgré tous les efforts que je faisais pour lutter contre cette impulsion incompréhensible je perdais toujours à la fin, j'étais incapable de résister à l'envie de porter des vêtements féminins à tout prix et en toute circonstance...par chance(?), je ne me suis jamais faite surprendre ni par mon frère ni par mes parents alors que je le faisais souvent dans notre appartement modeste...
Et plus d'une culpabilité difficilement surmontable et ô combien déprimante qui m'enfonçait encore plus dans ma solitude je gambergeais à l'infini à essayer de comprendre, comprendre, comprendre....mais quoi? le seul mot qui me venait, était : homosexualité, homosexualité, j'écris ton nom...c'était assez terrifiant, c'était la seule explication que je trouvais et cela me donnait des sueurs froides, non de honte, mon éducation était relativement ouverte, mais de peur de l'inconnu que cela représentait pour moi. je n'avais rien contre l'homosexualité, j'étais juste parfaitement ignorante du monde alors que je passais auprès des enseignants pour leur élève cultivée...je me trouvais dans un noir d'autant plus absolu que je n'avais jamais éprouvé la moindre attirance pour le moindre des garçons...
Mais ce premier matin heureux et doux fut le début de la "l'interminable oscillation". Période au cours de laquelle l'on oscille de l'abandon de soi au rejet de soi et du rejet à l'abandon puis de nouveau au rejet, et toujours et encore pendant des siècles...l'ignorance. La maudite ignorance. la maudite société qui nous laisse seule dans le noir face à nous-même.
Donc pour me trouver une explication, pour ne pas m'enfoncer complétement dans la honte de moi, j'ai essayé de m'imaginer un coté artiste. Il fallait bien que je me trouve une explication valorisante, moi dont l'égo était déjà enfoui six pieds sous terre, j'étais enfouie, (ce matin en essayant de commencer à écrire sur la transition c'est le mot qui m'est venu à l'esprit j'étais "enfouie", comme ma poupée)...enfouie sous les débris imbéciles d'une société intolérante et ignorante, volontairement ou non, mais ignorante, j'ai passé toutes ces années d'angoisse à vivre sous terre pour rien, pour rien du tout, écrasée, enfouie sous la bêtise. C'est ainsi. la bêtise et l'ignorance pèsent lourd, c'est un fait et j'en ai encore du mal à respirer. asthmatique? tiens mon œil. laissez moi juste respirer en vous retirant de ma cage thoracique et l'on verra. asthmatique? mon c..l!
bref.
Par chance j'ai rencontré, non pas ma femme, pas encore, j'ai rencontré sur la ligne A du RER parisien un copain de lycée qui venait de terminer "souvenir d'un pas grand chose", d'un écrivain que je ne connaissais pas... mais déjà le titre sonnait bien et vraiment me correspondait, m'allait comme un gant, un pas grand chose voilà, c'était moi surement...et donc j'ai découvert Charles Bukowski..c'est devenu mon idole. Il m'offrait une explication sur un plateau. c'était simple, en fait, tous mes ennuis trouvaient une explication,en tirant un peu, et je pouvais valoir quelque chose finalement. cela avait été long à découvrir, mais j'étais comme lui, lui qui avait été rejeté par les autres pendant son adolescence. Nous étions solitaires et rejetés des autres, parce que nous étions particulières, nous avions, j'avais, du talent, un grand talent pour écrire et je deviendrais écrivain, voilà c'était ça...j'allais écrire...et boire aussi des litres de Budweiser, sa bière préférée..(j'en ai finalement bu beaucoup plus tard mais c'est plutôt insipide) seule face à ma machine à écrire...voilà cela faisait partie de ma recherche pour trouver pourquoi j'étais différente....bref je partais sur quelque chose d'assez peu réaliste et m'éloignait un peu plus de la solution. quoi que. mais on essaye de s'en sortir comme on peut non?
bon cela fait déjà un peu long tout cela. je parierais pas que beaucoup ont déjà décroché...je vais me retrouver seule même ici au milieu de mon récit (non même pas vrai, merci Alwena :-) ). sob. j'ai l'habitude. non. bon. je continue tant pis qui m'aime me suive. et comme bon vous chante. coin coin.
donc comme la vie ne me faisait pas bonne figure, que j'avais carrément les foies surtout après les temps difficiles de l'adolescence en milieu adolescent, je craignais particulièrement les temps difficiles de l'âge adulte en milieu adulte, j'ai cherché à retarder le plus possible mon entrée dans la vie adulte et sur le marché du travail et j'ai poursuivi mes études universitaires encore et encore et comme je ne redoublais pas je me suis retrouvée un jour à faire de la recherche. Le temps de ne rien trouver et de repartir...entre temps j'avais eu mes premiers aventures féminines dont l'une passionnée éperdue terrible avec une brésilienne aux doux yeux qui me chantait des bossas qui me faisaient fondre, mais cela n'avait jamais vraiment de lendemain.
Et puis j'ai rencontré ma femme à plus de 7 000 kilomètres d'ici et là je me suis dit que toutes ces histoires de vêtements féminins n'étaient que des bêtises, tu n'es pas gay donc qu'as- tu à faire de ces vêtements cachés dans ta garde robe et hop adieu veau vache cochon pour la énième fois je jetais tout et faisait du passé table rase, mais cette fois c'était la bonne, j'avais une femme, finies les bêtises...comme nous savons bien nous mentir à nous-même. comme nous aimons croire, comme nous voulons désespérément croire possible ce qui ne l'est pas.
Et donc j'avais une femme, ma femme croyait avoir un homme, et nous nous mariâmes, nous fumes heureuses et nous eûmes un bel enfant promis à un bel avenir (qui confirme d'ailleurs de jour en jour ces promesses de bel avenir :-) )...hélas, hélas, l'envie revint...et là quoi, que faire? plus le temps de réfléchir, j'ai parlé, expliqué, raconté, le passé, le futur et tout ce que je pouvais dire c'est à dire pas grand chose puisque je ne savais rien du tout. elle m'a écoutée et s'est dite je l'aime, ça lui passera peut être, est-ce si grave? ma foi oui est-ce si grave? je devais avoir 28 ou 29 ans et c'était la première fois de ma vie que je parlais de cela, que quelqu'un sur terre savait ce qu'il en était de moi et des vêtements féminins. 28 ans. sans rien dire. un peu moins. 20 ans?
bon que je suis longue, je me fatigue moi même et vous alors?! désolée. je suis comme ça. ça doit sortir. cela sort. en direct. live. nous avons vécu quelque temps comme ça avec ma pulsion et son amour confiant en l'avenir, mais la "pulsion" c'est le mot que je lui avais donné, c'est mieux quand l'on peut mettre des mots, la pulsion a pris de l'ampleur, forcément, pour la première fois je pouvais lui donner libre cours....et pour la première fois un autre mot qu'homosexualité a commencé à me trotter dans la tête. transsexualité? j'entamais la trentaine. ma situation économique était incertaine, nous vivions à l'étranger...j'ai eu peur. je me suis retrouvée face à un gouffre. le vertige. que faire? to die to sleep. no more. fais une bêtise. heureusement mal.
A commencé alors la période la recherche pour me...guérir. il me fallait comprendre comprendre comprendre comprendre et guérir de tout cela. enterrer ma poupée pour de bon et en faire le deuil. et me voilà partie pour six ou sept ans de psy, à une séance par semaine de psy, à raconter au psy, à le voir osciller de la tête le psy à l'entendre me dire et bien nous continuerons d'en parler la semaine prochaine, mais je passais toujours à un autre sujet la semaine prochaine, et donc du psy et du psy et encore du psy , pendant six ou sept ans. j'ai rien compris du tout. en fait. six ou sept ans pour ne rien comprendre, cela fait beaucoup.
Bon, je vous passe les détails de la suite (ah? avec tout ce que tu as déjà raconté???c'est un peu tard..) mais est enfin arrivé le jour de la grande révélation, celui où j'ai compris qui j'étais sans en éprouver rien d'autre qu'un immense soulagement, celui d'avoir enfin trouvé la réponse, d'avoir enfin trouvé la porte de sortie, et me voilà. en pleine transition, mais je ne me considère pas comme trans, en transition, peut être mais c'est tout. Mais je me suis demandé quand même d'où cela venait. je ne me suis pas cassée la tête. je l'avais déjà assez fait pendant toutes ces années. j'ai trouvé un mot. évolution. mais oui. tout simplement. mes connaissances médiocres en biologie me font penser que nous sommes justes partie de l'évolution, des essais, des tentatives, des cas rares qui peuvent sauver une espèce quand le milieu change, bref, on est la diversité personnifiée, des êtres hors de la norme qui lorsque les êtres dans la norme ne sont soudain plus adaptés parce que l'environnement, l'écosystème, les prédateurs ont changé, arrivent et disent pas d'inquiétude espèce, nous que vous avez moqué, vilipendé pendant des siècles, ce nouvel environnement nous convient très bien et désormais nous serons la norme et allons sauver l'espèce...ahaha voilà, nous sommes la survie de l'espèce...
Hum. voilà, c'est fini. désolée d'avoir fait un énorme hors sujet....mais ce dont je suis à peu près sûre, c'est que l'on ne trouvera jamais un gène, ou deux ou trois qui expliqueront ce que nous sommes...et tant mieux, et en plus cela aurait probablement des conséquences assez terribles sur nous...à terme. ça a été dit plus haut par Alwena si je me souviens bien... Bises Jeanne survie of the espèces. (et espèce de cane à ses heures) je n'ai pas pris le temps de relire et je le regretterais parce que je n'aime pas du tout écrire mal...mais time...demain peut être si c'est encore possible
(donc du coup relu et modifié une première fois.)
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fluorine
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Post by fluorine on Jul 15, 2018 10:47:01 GMT 1
Coucou Jeanne,
Un parcours difficile avec beaucoup de souffrances comme la plupart d'entre nous. Vivre dans les nuages... Toi aussi. J'en ai discuté sommairement avec mon psychiatre. Il y a un aspect réaction de protection psy à des souffrances. Souffrances de diverses intensités et durées. Cela s'apparente au phénomène psy de dissociation auquel on peut rappondre divers effets psy de troubles de l'identité. C'est relativement banal tant que l'on reste consciente du phénomène, mais plus sérieux lorsque l'on oublie le trauma.
Un livre: Amanda Lindhout Une maison dans le ciel Dans un cas dramatique d'être une prisonnière et otage
Cette pratique habituelle durant l'enfance m'a aidée à passer des années pénibles ( sans rapport trans ) par la suite.
Je note ton écart avec les garçons, malgré un effort de vivre avec eux. On ne se sent vraiment pas à l'aise avec des mentalités trop divergentes. Violence, brutalité, bruit... Avec les filles ? J'étais un peu plus en synchronisme, mais je me sentais bien plus en avance malgré tout.
La sensation de vivre dans une bulle à l'écart, dans un nuage. Dans un monde qui n'est pas le notre et qu'il faut subir.
Le besoin impérieux d'exprimer notre féminité. Cela finit par exploser.
Sommes nous des mutantes, une avancée de l'évolution humaine ? Espérons échapper au bucher vu l'état d'esprit de certains !
J'aurais aimé d'être un psy-mec dans un corps de phy-mec, mais cela n'a pas marché ( ni essayé ). Mon côté psy-femme est incontournable, même s'il faut parfois jouer les putzfrau.
Aussi loin que je remonte dans les années, je me suis sentie femme, une évidence sans jamais un doute, mais avec en quelque sorte une "male-formation". J'ai dû faire avec !
Bises
Fluorine.
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Post by alwena on Jul 16, 2018 7:05:47 GMT 1
coucou jeanne
je viens de relire ton témoignage que j'avais déjà lu une fois il est bouleversant, il l'est beaucoup pour moi car vécu sensiblement différemment nous avons beaucoup en commun
oui moi aussi mes années première ont été des années sans bride au cou puis la rigueur est venu sans doute par "l'obligation" parentale d'avoir des enfants comme les autres y compris moi qui ne l'était pas comme les autres ce que je ressentais sans le nommer
il n'y a pas eu de ça suffit paternel mais une farouche volonté de me traiter "à la dur" comme un garçon et pour ça il excellait à ce jeu d’excitation de ma testostérone comme on le fait pour rendre un chien méchant j'ai eu aussi ce frère ( 2 ans-2j de plus que moi ) qui est devenu important dans ma vie il l'est devenu, car à partir d'un certain age(5/6 ans)nous avons était élevés en faux jumeaux sans doute pour que je m'imprègne de lui
il est devenu ce que nos parents lui ont assigné consciemment ou pas : être une référence à mes yeux le recul du temps me fait dire : mission accomplie au-delà du pensable mon frère est devenu ce qu'on voit sur des photos un phare en pleine tempête dans une mer déchainée car c'est bien comme ça que j'ai ressentie la vie autour de moi il m'a protégée de tout dans la mesure de son possible et 50 ans plus tard il m'a livré : "je me suis battu pour toi" dans lequel il n'y a pas de doute qu'il en est venu aux mains ce que je n'ai jamais vraiment fait et ne sais pas faire
le reste de la vie ? je l'ai vécu un peu comme ci ce n'était pas moi , car au fond ce n'était pas moi
puis la révélation troublante cette révélation à moi même que je me suis faite après avoir mené au bout de l'absurde le personnage masculin que je jouais mon éducation et ma vie m'ayant si profondément inculqué la "norme" qu'il m'a été difficile de me dire : " je ne suis pas comme tout le monde", "je ne suis pas normale..."
premier cap à passer mais comme cette "anormalité" résonnait tellement en moi j'ai fini par comprendre sa réalité
depuis ces quelques grains de sable j'ai construite une forteresse en y mettant de plus grosses pierres et suis devenue inébranlable car je suis moi
voila juste pour te faire écho, pour te dire pourquoi nous sommes toutes un peu de par notre parcours des petites sœurs
bises affectueuses
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Post by jeanne on Jul 16, 2018 21:46:51 GMT 1
Bonsoir,
Merci beaucoup Alwena, oui ce sentiment de vivre comme une sorte de fantôme, de ne pas être tout à fait partie prenante de sa propre vie...j'ai surement aussi construit une forteresse pour finir par m'y retrouver enfermée. il n'y a plus qu'à déconstruire. j"ai appris aussi assez tard que mon grand frère (de deux ans et demi) s'était battu une fois pour moi, mais il était encore gamin, après il a plutôt essayé de m'éloigner de sa vie et il est devenu très doué en aïkido mais pas pour me défendre( :-) )...
une mâle-formation,en effet, Fluorine, j'ai bien essayé moi de faire comme il fallait, j'ai même joué dans une équipe de foot, jusqu'à capitaine d'équipe (!) mais je n'ai tenu que jusqu'au moment où la testostérone a commencé à agir sur l'ambiance des vestiaires et me rendre le lieu tout à fait insupportable. L'imagination est en effet une bonne chose tant, comme tu l'écris que l'on reste consciente du phénomène. comme laisser monter un cerf-volant dans le ciel . le problème vient lorsqu'on lâche le fil qui nous permet de le tenir. je pense que c'est ce que je fais pendant des années perdue sans contact avec le sol et la terre... j'ai lu du coup une interview de Amanda Lindhout que je ne connaissais pas. j'y ai appris quelque chose d'important pour ma gouverne. cela concerne cette tendance à reproduire les situations désagréables, les souffrances que l'on a connu dans le passé. j'avais l'impression que cela se faisait à la manière d'un disque rayé (un vinyl) que l'on revenait toujours au même endroit parce que coincée dans un sillon. mais l'interview fait référence à ce phénomène en expliquant qu'il est dû (si j'ai bien compris) à la volonté que l'on a de revivre pour cette fois réussir à se sortir de la situation qui nous a été pénible la première fois (apparemment il s'agit d'un phénomène psy bien connu )...revivre pour changer le cours de notre histoire passée. mauvaise idée, à mon avis. je parle en connaissance de cause. et Sisyphe serait d'accord avec moi.
Bises Jeanne
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fluorine
Senpai
[Genre] F très atypique
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Post by fluorine on Jul 17, 2018 10:31:27 GMT 1
Coucou,
Vos récits toutes les deux [Alwena et Jeanne] m'ont fait beaucoup réfléchir ( oui, cela m'arrive ). Cela met à jour mes techniques, parfois inconscientes ou instinctives, d'évitement de la contraintes normative sexuée, qui vont plus loin que la vie dans les nuages. C'était passé dans une forme d'oubli automatique.
La situation d'une ambiance très masculine ( style vestiaire ) avec les bipèdes humains à queux racontent leurs "exploits" prenant les "filles" ( leur terme avec une connotation péjorative, montrant leur irrespect des femmes ) pour du gibier me révolte et me donne envie de vomir. Je te rejoins, Jeanne, avec ces situations.
J'ai tendance à avoir une réaction de recul avec les hommes, cela se transforme en dégoût lorsque leur "virilité" abjecte se manifeste. À croire que parfois 100 g de saucisse suffisent à rendre débile.
Le "gibier" que je suis se révolte.
La pression "normative". Je l'ai largement évitée. Les poupées ne m'attirent guère, encore moins les jouets garçons, et j'ai très vite été intéressée par des domaines bien plus techniques. J'ai eu un intérêt pour l'électronique et les... lampes ( triodes, penthodes, ... ) ! Plus tard avec les transistors. J'ai adoré "La radio, mais c'est très simple" avec Ignatus et Curiosus de Aisberg.
Mon entourage n'a jamais su qu'il y avait des tensions continues de 450 V et que c'était très dangereux. Je me gardais bien de le dire. Bon, j'ai parfois pris la bourre et quelques brûlures mauvaises avec le courant continu. J'ai fait pire par la suite avec la haute tension...
J'étais déjà très punaise.
J'ai fait quelques "exploits" avec la chimie. Jamais d'explosifs toutefois.
Beaucoup de lecture scientifique ou technique.
Tout cela était en fait largement de l'évitement des niaiseries "viriles". Le ballon, les compétitions, ce n'était pas pour moi. Cela ne paraissait pas féminin, pas poupée non plus, donc cela passait.
C'est parfois très utile d'avoir un émetteur de parasites pour ne pas subir les hurlements de radio ou TV des alentours. Jubilation quand je voyais venir les dépanneurs TV le lendemain dans la rue.
La douce et adorable princesse des nuages néfastait sans que personne s'en doute.
Il y avait peut être un côté vengeance contre une ambiance mentale que je détestais. J'ai toujours eu une profonde exigence de liberté et un refus, voire dégout intense, de ce que l'on tentait de m'imposer injustement sous prétexte fumeux "c'est pas pour les garçons".
La recherche de liberté est une de mes principales caractéristiques de mon caractère.
Vivre dans un rêve est un effet collatéral de ce profond besoin de liberté.
Je ressens également cette recherche dans vos récits à toutes les deux, exprimé implicitement.
J'aime beaucoup cette notion de "petite soeur" [Alwena], cela me touche profondément et me fait chaud au coeur. Ne pas se sentir seule, c'est important. Surtout dans un monde qui nous est hostile.
-> Jeanne. L'idée de retour en arrière incessant et incontrôlable est très juste. On revit tout le temps des flash back de traumatismes sévères. J'en subis encore les effets suite à un PTSD sévère. Note: sévère. C'est relatif. J'ai connu un cas bien pire que le mien.
Un dégout de certains aspects "virils" me pousse profondément vers la féminité. J'ai un côté féminin profond mentalement, mais qui a longtemps été modéré quant à l'aspect extérieur.
J'arrête pour le moment, il faut que je m'occupe du diner.
Grosses bises, spécialement à mes petites soeurs.
Fluorine.
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Post by ojeanne on Oct 3, 2018 17:16:20 GMT 1
Bonjour à toutes,
Venant d'arriver sur le forum, et avec plein de questionnements (une transition à 52 ans, quelle idée !), la première qui m'est venue est celle des origines, évidemment. Génétique et hormonale, indubitablement... mais l'expression de la dysphorie suit des chemins bien différents...
Le spectre trans est vraiment stupéfiant, avec des itinéraires si variés. Le mien en résumant:
Née dans une famille aimante dans un coin calme du poitou. Je me sens différente dès l'enfance, mais pas dans le genre: oui les filles me fascinent, et oui j'essaye les collants de ma mère à 5 ans, mais non je me sens pas (trop) différent des autres garçons... sauf sur un point: l'intelligence. Je nage dans les concepts dès l'âge de 5 ans. Je sais que je serai ingénieur(e) à 6 ans. Les autres enfants semblent complètement ignorants des vérités scientifiques les plus évidentes, et nagent dans l'ignorance apparemment satisfaits.Décalage ! Je me travestis régulièrement pendant l'enfance et l'adolescence - dans le secret. ça me parait tout naturel, sans honte. Ce sont les autres qui ont un problème avec ça. La littérature parle de travestissement. Va pour travestissement, je m'accomode du terme, sans pouvoir jamais le prononcer - il parait ne pas me correspondre. Puis les études m’entraînent, je réussis , mon cerveau est apprécié hors de toute considération de genre. Je baigne dans des milieux où le corps et les sentiments ne comptent apparemment pas (quelle naiveté !) .
Je tombe amoureu(se) d'une femme elle aussi intellectuelle, nous avons un désir énorme d'enfants, nous pullulons. Et il me manque toujours quelque chose, qui grandit, qui grandit, l'envie d'être femme, qui ne dit pas son nom, qui revient sans cesse, qu'il faut soulager par les misérables instants volés ici et là, dans un quotidien très occupé mais aussi très heureux.
Je reste une privilégiée.
Et aujourd'hui, le masque est tombé. Je suis une femme.
Mohini, quel papa tu as eu là ! Si on m'avait laissé mettre des robes à 5 ans !
Je vais lire cet article avec attention...
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Post by alwena on Oct 4, 2018 8:26:22 GMT 1
coucou
déjà bienvenue
ensuite... la lecture des témoignages de chacune nous ramène un peu à nous et vice versa ( ce qui est le principe de ce site )
j’ai l'impression que tu es au début de la découverte de toi dans le sens : je l’admets je suis femme
mais surtout comme tu as fait allusion à ton age dès le début en laissant entendre que ce n'est pas 'raisonnable' je me pose la question est-il raisonnable d’être trans... autre vaste question tout ça pour dire que que je me suis découverte il y a 10 ans ( j'en ai 64 ) et évidement chacune se vit avec sa sensibilité et avance à sa vitesse pour aller jusqu’où elle le veut
moi je dirais qu'il faut s'amener , au delà des considérations , jusqu’où l'on est certaine de ne pas avoir de regrets donc l'age...
le reste de ta présentation m'a intriguée (comme d'autres déjà) car nous avons quasiment toutes pour celles que je connais un point commun : un haut niveau intellectuel est-ce parce que nous sommes trans ou est-ce niveau qui nous à amené à des sphères inaccessibles au commun des mortels ? qui est arrivé en premier de l’œuf et de la poule
bises
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fluorine
Senpai
[Genre] F très atypique
[THS] 2017 aout - semi sauvage ( suivi par medecin )
[CRS] En attente
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Post by fluorine on Oct 4, 2018 11:23:44 GMT 1
Coucou ojeanne,
Bienvenue à toi.
Oui, bien des points communs entre nous. Le classique stéréotype d'une femme dans un corps M, mais tellement vrai et incontournable.
Des variantes chacune. Je déteste le concept sociétal de considérer une personne comme un sexe avec des pattes ( il y aurait une caricature à dessiner... ) lorsque l'on s'adresse à quelqu'un avec un "madame" ou "monsieur" ! À mon sens, nous sommes avant tout des personnalités, des êtres pensants, avec des sensibilités avant de considérer les fonctions reproductives.
Des êtres intelligents, effectivement, avec des niveaux élevés dans le monde MtF ( et FtM ? ). J'ai moi même une excellent niveau et une formation scientifique de haut niveau. Je suis parfois classée comme Asperger mais hormis quelques traits je conteste et mon psychiatre aussi. Je peux m'intéresser à un domaine et obtenir très vite un excellent niveau. Cela a été parfois au désespoir de mes enseignants qui n’arrivaient très vite plus à suivre ma soif intellectuelle ou mes méthodes de raisonnements non classiques.
J'ai pu longtemps tolérer mon corps M, avec de fortes tendances androgynes ( y compris la tenue ), mais avec un esprit inéluctablement féminin depuis aussi longtemps que ma mémoire remonte. Encore faudrait-il définir 'féminin'... Au sens de douceur, sensibilité notamment, oui dans mon cas. Au téléphone, sans me connaitre, on me dit à 90% 'madame' depuis toujours et restant naturelle. Depuis longtemps jupes ( ben oui... | mais peu de robes ), pantalons ( féminins, pas le choix vu ma morphologie, y compris pour me déguiser en mec ), hauts +/- féminins, souvent bottines et bottes à talons, sac à main ( je n'utilise pas les poches, et vu tout ce que j'y met... ), couleurs non ternes ( rarement dans les bruns ou gris ). Chemises ou cravates exclus. Un collier ( avec boucles d’oreilles ) ou pendentif pas de soucis, mais costume et chemises non ou, pire, la cravate ( qui peut être très féminine ) je ne supporte pas j'ai l'impression d'étouffer. Une impression de prothèse pénienne peut-être ? Surtout une impression de contrainte ( sociétale ? ) et de perte de liberté. J'ai un énorme besoin de sensation de liberté. Transvestisme pour un esprit étriqué peut être. À mon sens, transvestisme doit opposer contenant et contenu ( à la fois phy + psy ), donc une MtF ne peut être transvestie. Mais je m'en moque en fait.
Et puis le grain de sable. Un choc psy sévère ( je simplifie, c'est encore trop douloureux pour détailler ni envie ) en 2017, proche PTSD. Sans relation MtF, mais détresse profonde. Tout a explosé. Un besoin peut-être de toutes mes ressources mentales, ce qui a pulvérisé cet équilibre de façade. Pire, j'avais une tendance migraineuse mais elle est devenue catastrophique suite à ce choc. Dépression, anorexie ( perdu 20 kg, vergetures en prime !!! ) fortement accentuées par les migraines. Anti douleur et anti migraine à doses dangereuses compte tenu de mes risques de thromboses... Plus migraines de rebond par les médicaments !
J'ai eu l'idée de tenter l'estradiol ! Cela a fonctionné ( logique dans le cas cis-F mais pas du tout logique pour les cis-M ). Surprise des médecins auxquels je ne cache pas mes "écarts". J'ai eu affaire à un psychiatre qui m'a énormément aidée et conseillée pour me lancer ensuite dans une transition.
Ce psychiatre a été vraiment une chance énorme.
Difficile d'expliquer le mécanisme psy. Il y a eu une sorte de mort inexorable de ma face M déjà minime et par chance c'est la face F qui me sauve.
Je n'envisageais pas un HRT ni une quelconque transition. Mon désir féminin profond est de pouvoir être enceinte, hélas impensable. Je comprends sans peine l'acharnement des femmes pour être enceintes. Changer d'aspect était secondaire, mais compte tenu des migraines j'ai franchi le pas.
Le HRT s'avère vraiment efficace contre les migraines dans mon cas.
J'ai ainsi commencé officiellement le HRT à Pâques 2018.
Je n'avais que quelques connaissances de base en endocrino en 2017 par ma formation scientifique. Ma généraliste et mon psychiatre ont vu non sans surprises l'évolution de mes connaissances dans ce domaine au point d'entamer des discussions endocrino semi-pro maintenant. Mohini y est pour beaucoup, y compris pour une nouvelle passion pour l'endocrino.
Pas facile non plus de suivre un HRT combinant MtF, migraines, mon âge ( je suis peut être la doyenne du forum... ) et risques élevés de thromboses dans mon cas. C'est normalement un critère d'exclusion, mais je n'ai pas vraiment le choix car les migraines ne sont plus supportables.
J'espère que mon example pourra encourager des petites sœurs MtF à se lancer même dans des cas difficiles et à priori contre indiqués. Un minimum de compréhension de l'HRT reste vivement recommandable toutefois.
Je n'en suis qu'au début. Ce n'est pas gagné pour autant, les risques existent mais je n'ai pas le choix. C'est le désespoir qui me pousse car vivre encore les migraines je ne peux plus. Le courage n'est pas mon fort, le choc psy m'a dévastée sur ce point. Il me reste mon intelligence et ma douceur. La douceur est une force énorme car elle s'exerce envers l'extérieur mais aussi envers soi même en adoucissant la vie et ses souffrances.
Bises,
Fluorine.
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Post by alwena on Oct 9, 2018 5:41:46 GMT 1
une membre ayant souhaité quitter le site disait : Que pensez-vous des récentes études de neurologie qui tendraient à montré l’existence d'une sexuation du cerveau ?
Je parlait de ce genre d'étude. Apparemment, il est question de répartition entre matière blanche et grise. www.tuxboard.com/la-differenciation-sexuelle-du-cerveau-est-differente-chez-les-jeunes-transgenres/
coucou je n'ai pas cette étude donc je donnerais qu'un avis général et intime et avant de parler du cerveau je parlerais hormones pendant ma transition j'ai ressenti le basculement homme vers femme c'était dans la période ou j'étais encore dans la comparaison et j'ai senti mon cerveau qui était inondé d’hormones féminines alors qu'avant elles étaient masculines j'ai vraiment senti ce changement, cette sexuation biologique du cerveau phénomène que je ne suis pas seule à avoir constaté j'ai passés 3j chez une amie trans avec une troisième amie commune et trans aussi et dans nos nombreuses conversations ce sujet est venu au travers de l'effet colère chez les hommes et la plus jeune qui à 20ans faisait exactement la même remarque : sont cerveau agit différemment depuis qu'il n'est plus inondé d'hormones mâles mais féminines alors notre cerveau à un sexe ? ce qui est sûr c'est qu'une biologie sexuée agit dessus de façon différenciée bises
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fluorine
Senpai
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Post by fluorine on Oct 9, 2018 12:47:08 GMT 1
Coucou J'ignore de quelles études récentes il s'agit. Des liens ? Plus anciennement des études basés sur l'IRM ont montrées des différences de dimensions du cerveau entre H/F. Plus intéressant encore les trans des 2 sortes tendent à rejoindre dans cette optique les caractéristiques du cerveau du sexe de prédilection. Le gêne AR45, déjà évoqué par Mohini, est une piste très convaincante. Une particularité ( mutation ) de ce gêne avec un allongement particulier ( je n'ai pas en mémoire le détail technique exact ) rend le cerveau insensible aux androgènes, freine l'action des androgènes sur le cerveau, aussi le cerveau spontanément et initialement féminin du foetus ne se masculinise pas ou mal dans une ambiance d'androgènes. Sur l'effet colère, je n'ai pas de tendance notable, et encore moins masculine, de ce type aussi loin que je remonte ( et vu mon âge [GRRRR], c'est très loin ) bien que sans traitement estrogénique. Je suis parfois cinglante et c'est cuisant. C'est arrivé notamment envers des fumeurs indélicats. En effet j'estime qu'il est aussi odieux de m'infliger de la fumée ( puante et toxique ) que de me cracher au visage. Quelque uns ont eu mon appréciation sur leur sens du respect, intelligence, propreté, éducation à ce sujet... Je ne crie pas, mais c'est asséné froidement. Colère dite froide.
Une chance une fois, car j'ai su par la suite que j'ai eu échappé à un dangereux individu ( qui a néfasté ailleurs ).
J'ai une forte tendance féminine par la douceur bien avant de prendre de l'estradiol. Il est possible que j'ai toujours eu un taux d'estradiol élevé, d'autant que j'ai une morphologie plutôt androgyne. Je ne sais pas. Je l'ai eu envisagé avec mes migraines, qui auraient pu être causées par des baisses de l'estradiol ( hors HRT ) mais sans pouvoir le confirmer. Je pense maintenant que cela n'est probablement pas mon cas.
Je soupçonne que cette probable anomalie AR45 ( variantes +/- fortes ? ) soit très efficace dans mon cas, mais aussi qu'elle soit associée à d'autres anomalies similaires ( comorbidités ) ayant des impacts morphologiques et métaboliques. Je n'ai jamais eu de muscles ( au sens mec ) non plus.
J'ai beaucoup vécu dans mon nuage ( voir mes précédents messages ), mon abris mental, me moquant largement de l'opinion des 'autres'. J'avais ma tendance féminine et alors ? J'avais la conviction d'être juste, et ce n'est pas aux 'autres' de me dicter ma conduite tant que je ne leur porte pas tort ( sauf dans leur esprit étriqué ). Les 'autres' ... Quelle plaie bien souvent avec leurs préjugées débiles ou odieux ! J'ai toujours eu un doux regard aux yeux verts, très solitaire et attendrissante... Prudence dans une possible dérive d'usage d'un diagnostic sur un critère incertain. Possible aussi que d'autres particularités nous fasse devenir trans, la nature nous réserve parfois des surprises. Bises, Fluorine
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